vendredi 13 janvier 2012

Au jour le jour

En sortant du RER ce matin, mon réflexe a été de préparer de la monnaie. Pour un café ? Un mag' ? Non, non, pour le monsieur qui attend discrètement que quelqu'un lui donne quelque chose, à Gare du Nord.

Je l'ai vu pour la première fois le mois dernier et il est revenu chaque vendredi pendant 4 semaines.

Tu me diras, des gens qui font la manche, ce n'est pas ce qui manque. Je suis d'ailleurs plutôt du genre à tracer ma route mais lui m'a complètement bouleversée. Il vient toujours habillé en costume - cravate, avec un pardessus et sa pancarte, expliquant qu'il a besoin d'aide. Il a la tête baissée, certainement pour nous éviter, et il attend. J'ai fait demi-tour et fouillé mes poches pour lui donner ne serait-ce que quelques pièces et il a levé son regard bleu, gêné et embué de larmes, en me remerciant.
Hé ba je le dis : j'ai eu les boules. Oui, ce mec va certainement bosser comme moi, comme toi, mais avant d'y aller, il est obligé de faire la manche. Alors je ne sais pas qui il est : c'est peut être un con, un facho, un macho, un cavaleur que sa femme a foutu dehors, que sais-je ?
Mais il a besoin d'aide.
Je sais par contre que beaucoup de gens souffrent en France ... mais j'ai choisi de parler de ce monsieur, que je n'ai d'ailleurs pas vu aujourd'hui. J'aurai pu donner ce que j'avais prévu pour lui à quelqu'un d'autre, pour le coup, mais l'occasion ne s'est pas présentée.
J'espère qu'il n'était pas là parce que "ça va mieux pour lui".

Et je garde à l'esprit qu'on peut tout avoir aujourd'hui ... et bien moins demain.

G.M

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